Un manche trop rigide augmente de 30 % le risque d’apparition du tennis elbow, selon les dernières études biomécaniques. Pourtant, la majorité des raquettes performantes sur le marché privilégient encore des matériaux durs au détriment du confort articulaire.Face à cette contradiction, des fabricants proposent désormais des modèles allégés, conçus pour limiter les contraintes sur les tendons. Les avis divergent sur leur efficacité réelle, tant sur la prévention de la blessure que sur le maintien d’un niveau de jeu optimal. Les critères techniques et médicaux deviennent alors déterminants pour orienter le choix.
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Tennis elbow : comprendre les causes et les risques pour les joueurs
L’épicondylite latérale, que l’on appelle plus couramment tennis elbow, ne distingue ni les habitués du circuit ni les nouveaux venus. Que l’on soit joueur assidu ou simple amateur, personne n’est à l’abri. Ce trouble apparaît surtout lorsque les gestes se répètent, qu’un mouvement manque de justesse ou que l’équipement n’est pas adapté. Une raquette trop lourde ou rigide, et le coude trinque. Même le cordage influe : tension excessive, choix d’un monofilament polyester, la douleur s’installe plus vite qu’on ne le croit.
Petit à petit, les signes deviennent évidents : une gêne au coude dès l’impact, des tendons en feu, la force qui s’amenuise, la simple action de saisir une balle ou une bouteille qui devient pénible. Bien souvent, le diagnostic tombe tard, quand la gêne a déjà bousculé la vie sur le court et hors du terrain. On continue à jouer, on serre les dents, mais la santé du bras s’éloigne à chaque service.
Voici les pièges à éviter et les facteurs à surveiller de près :
- Causes principales : geste technique défaillant, raquette trop rigide, équilibre trop en tête, grip mal choisi, cordage trop serré.
- Risques d’aggravation : jouer sans adapter son jeu, négliger la récupération, ignorer les premiers signaux, persister avec un équipement inadapté.
Le repos reste souvent incontournable, mais il ne sert à rien sans revoir sa raquette et ses habitudes. Alléger, ajuster le grip, choisir un cordage plus tolérant, consulter un spécialiste : chaque détail pèse dans la balance. Chez les pros comme chez les passionnés, prévenir le tennis elbow s’apparente à un travail de réglage pointu, où la vigilance prime sur la réparation.
Raquette légère, alliée ou simple tendance face aux blessures ?
À travers les débats sur la raquette légère, une réalité technique s’impose. Passer sous la barre des 285g pour le tennis, ou viser 345 à 360g au padel, allège la charge supportée par le bras. Moins de poids, moins de vibrations à chaque frappe, le tendon encaisse moins. Mais réduire la masse ne suffit pas à tout résoudre.
Le choix du cadre se joue aussi sur d’autres paramètres : une rigidité inférieure à 65 RA limite les chocs, un équilibre en manche ou neutre ménage le poignet, et la taille du tamis, entre 600 et 740 cm², offre un compromis entre contrôle et tolérance. Les fabricants redoublent d’ingéniosité : graphite, fibre de verre, titane, mousse EVA Soft, chaque matériau cherche à absorber les vibrations indésirables. Le confort ne se limite jamais au seul poids.
Les technologies anti-vibrations ne cessent d’évoluer : le VibraDamp chez Bullpadel, le Smart Bridge chez Head, le Custom Damping System chez Babolat. Sur les raquettes de padel, les mousses souples type HR3 Ultra Soft renforcent la protection du coude.
Ce n’est pas qu’un argument commercial. Une raquette légère, correctement équilibrée et montée avec un cordage adapté, multifilament ou boyau, tension basse, réduit clairement l’intensité des douleurs. Pas besoin de sacrifier son jeu : les joueurs aguerris le savent, la maniabilité peut coûter un peu de puissance, mais ce compromis évite la blessure qui s’incruste pour de bon.
Les meilleures raquettes de tennis 2025 pour préserver son coude : notre sélection détaillée
En 2025, le marché regorge de modèles censés limiter le tennis elbow. Pourtant, peu de références parviennent à combiner légèreté, absorption des vibrations et confort réel. Quatre raquettes retiennent l’attention des joueurs soucieux de préserver leurs tendons, qu’ils jouent en club ou en compétition.
- Wilson Clash : avec sa flexibilité remarquable (RA 55), elle se distingue par sa capacité à amortir les chocs et à préserver les articulations. Une valeur sûre pour ceux qui veulent ménager leur bras.
- Head Gravity : grand tamis, équilibre neutre, versions MP et S pensées pour un contrôle optimal. Justin Engel et Alexander Zverev la choisissent pour son confort unique à l’impact.
- Yonex Ezone 100 : le modèle préféré de Belinda Bencic, Casper Ruud ou Andy Murray. Son équilibre et la douceur du cadre en main font la différence, notamment pour atténuer les vibrations.
- Prince Phantom 100X : un tamis large, un cadre flexible, un allié de choix pour les joueurs dont les tendons réclament douceur et rendement.
Mieux vaut écarter les raquettes trop rigides ou orientées puissance brute, comme la Babolat Pure Drive ou la Wilson Ultra, qui reviennent souvent sur le devant de la scène en cas de douleurs persistantes.
Le cordage est loin d’être un détail : privilégier un multifilament (Wilson NXT, Tecnifibre X-One Biphase) ou le boyau naturel, avec une tension comprise entre 22 et 24 kg, parachève le travail de la raquette. Ce choix limite efficacement la propagation des vibrations vers le coude.
Conseils pratiques pour jouer sans douleur et prévenir le tennis elbow
Éviter l’épicondylite latérale n’a rien d’une utopie. Il suffit souvent d’ajuster quelques points clés. Le choix du cordage influence nettement le ressenti : préférez un multifilament ou un boyau naturel à tension moyenne (22 à 24 kg), et mettez de côté le monofilament polyester qui se révèle bien trop sec pour les tendons. Ce simple changement peut transformer l’expérience sur le court, même pour les débutants.
- Vérifiez que la taille du grip correspond bien à votre main. Un manche mal adapté impose une surcharge inutile. Les solutions comme le Hesacore Grip ou un surgrip épais (Tourna Mega Wrap XL) apportent confort et stabilité, tout en limitant la tension sur les muscles.
- Pensez à installer un antivibrateur entre les cordes, juste sous la surface de frappe. Ce petit accessoire filtre une partie des ondes qui remontent dans le bras.
- Pour ceux qui ressentent des douleurs récurrentes, le bracelet anti-épicondylite permet de limiter la traction sur les tendons à l’impact. Ce n’est pas un remède, mais un vrai coup de pouce pour continuer à jouer sans souffrir.
Le renforcement musculaire reste une arme redoutable. Travailler les extenseurs du poignet avec des exercices isométriques ou excentriques, par exemple à l’aide d’un élastique, réduit selon une étude BJSM 2021 le risque de récidive de 80 %. Ajoutez à cela un échauffement spécifique et des étirements dynamiques systématiques avant d’entrer sur le court.
Ne brûlez pas les étapes au moment de reprendre après une pause. Commencez avec une raquette très légère, prenez le temps d’analyser vos sensations, puis augmentez la charge progressivement. Et si le doute persiste, n’hésitez pas à consulter un médecin du sport ou un kinésithérapeute ayant l’habitude de suivre les joueurs de tennis.
À la fin, tout se joue sur des détails, mais ce sont eux qui font la différence. Ne laissez pas le tennis elbow écrire la suite de votre saison : prenez l’avantage, frappez juste, restez sur le court là où d’autres sont contraints de s’arrêter.


